Le porte-parole du gouvernement iranien, Ali Rabiei, a indiqué lundi que le pétrolier battant pavillon britannique, et qui a été arraisonné en juillet par l’Iran dans le détroit d’Ormuz, était désormais « libre de ses mouvements ».
Cette décision intervient alors que les États-Unis et l’Arabie saoudite tentent de mobiliser une coalition de pays contre l’Iran après l’attaque contre Aramco en Arabie Saoudite la semaine dernière.
« L’Iran a libéré le pétrolier pour éviter de nouvelles sanctions internationales car il n’est pas en mesure de s’y opposer », a déclaré l’analyste stratégique Omar Abdul Sattar dans un entretien exclusif à l’Observatoire du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.
D’un commun accord, les États-Unis et les États arabes du Golfe ont convenu de la nécessité de prendre des mesures sévères à l’égard de l’Iran.
Le Royaume-Uni a soutenu cette position et a récemment annoncé sa conviction que l’Iran serait le responsable des récentes attaques contre les installations pétrolières saoudiennes.
Le Premier ministre britannique a pointé du doigt Téhéran, en disant : « Je peux vous dire que le Royaume-Uni attribue à l’Iran, avec un très haut degré de probabilité, la responsabilité des attaques d’Aramco ». Il a ajouté que son pays pourrait se joindre aux efforts militaires des États-Unis et collaborera avec eux et leurs alliés européens pour convenir d’une réponse commune.
Ces déclarations confirment le durcicement de la position internationale. Cela embarasse l’Iran qui est aujourd’hui conscient que, s’il s’entête, il risque de se retrouver isolé de la communauté internationale.
Il est bien conscient de ce raidissement de la position des autres pays à son égard, malgré le ton somme toute diplomatique employé et même si les diplomates américains et britanniques ne s’embarrassent pas de fioritures.
Dans un échange avec l’observatoire MENA, l’expert stratégique Omar Abdul Sattar, a déclaré : « Comme on l’a vu hier au début des rencontres des Nations Unies, l’Iran sent monter contre lui la pression internationale et commence à douter d’être en mesure d’y faire face. C’est pourquoi il a relâché le pétrolier cherchant à faire retomber cette pression ».
La libération du pétrolier n’est pas le seul geste de l’Iran pour apaiser l’indignation suscitée par l’attaque contre Aramco et la menace qu’il constitue pour la sécurité des approvisionnements énergétiques du reste du monde.
Téhéran a fait une autre concession en poussant les Houthis, son bras militaire au Yémen, à apaiser le jeu à la frontière avec l’Arabie saoudite. De leur propre initiative, les Houthis se sont engagés à cesser leurs tirs de roquettes contre le royaume saoudien. Cela apparaît comme un geste expiatoire. Du moins est-ce la conviction de notre invité, Abdul Sattar, qui ajoute que « Nous pourrions voir d’autres signes allant dans le même sens ».
Certes, ces quelques pas faits par l’Iran sont loin d’être à la hauteur de l’agression et ne représentent pas un amendement suffisant après le franchissement des lignes rouges. Mais le pays des ayatollahs pourrait avoir fait preuve d’habilité face à l’opinion internationale si, avec un clair soutien britannique, les exigences américaines s’adoucissaient.
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