Le monde postmoderne n’a pas connu une augmentation rapide de la perte des êtres humains depuis la Seconde Guerre mondiale comme celle engendrée par l’épidémie de Coronavirus, qui a fait entrer tous les domaines de la vie contemporaine dans une bataille avec un ennemi inconnu. Le rythme accéléré de la propagation du Coronavirus, avec tout ce qu’il représente de menace directe pour la vie humaine, et ses répercussions politiques, économiques et sociales, ont amené le monde entier dans une étape d’inquiétude existentielle sans précédant, en changeant (les modèles) des politiques du rassemblement humain et en mettant en doute les piliers de la reconnaissance de la supériorité de la race humaine, qui enterrait la rationalité, renforçait les contradictions et les tensions, et en affectant tout, à partir des idées aux perceptions métaphysiques en passant par la violence humaine ! Pour laisser son empreinte à tous les niveaux de la vie.
La surprise et l’incertitude
L’élément de surprise résultant de la dissimulation d’informations et l’absence de transparence au début de la propagation de Coronavirus a affecté d’une manière significative la capacité d’anticiper les éventuelles évolutions de sa propagation et le nombre de personnes infectées et les répercussions qui en découlent. La confusion par rapport à la gestion et au contrôle de la pandémie s’est intensifiée, en découvrant la faible préparation préalable de la part des États et des gouvernements, pour pouvoir résister un choc épidémiologique naturel et incontrôlable. L’urgence mondiale a été en effet déclarée pour repérer et cerner les effets et les résultats accompagnant la propagation du virus dans le cadre des principaux déterminants et priorités économiques et politiques, et la première priorité était d’absorber le choc actuel, et de revoir par la suite les politiques monétaires.
Et le souci était la gestion de la crise entre « le confinement allégé à long-terme », en passant par l’isolement sanitaire et la perturbation du train de la vie pour soulager la grande pression sur le système de santé, et l’exacerbation de la crise de la propagation de l’épidémie de coronavirus , et la soi-disant « immunité collective » et laisser les choses suivre leur cours ordinaire dans les limites des infections afin d’atteindre l’immunité collective. Les deux sont basés sur des expériences historiques.
Cependant, ces expériences n’ont pas annulé le retour de la peur. Toutes les épidémies à travers l’histoire se sont accompagnées de réponses et de comportements différents, qui ont laissé leurs effets psychologiques et sociaux sur la composition des générations qui ont pu survivre, par exemple : la peste ou la « peste noire », qui avait ses archives riches d’œuvres littéraires et dans la mémoire de la société européenne. Il s’agissait de l’une des « expériences » qui imposaient des changements radicaux au niveau de son mode de vie quotidien, accompagnés de l’incertitude et la peur collective de l’inconnu. Avec laquelle, reviennent de nombreuses répercussions, telles que le retour à la médecine populaire, le retour du système de valeurs et des modèles de religiosité, la méfiance à l’égard des gouvernements et la théorie du complot. Les répercussions les plus graves se manifestent dans :
Premièrement : l’accroissement de l’activité de l’extrême droite
Depuis le début de la formation des sociétés occidentales « industrielles » et les changements qui les accompagnaient au niveau des structures sociales « traditionnelles », et l’afflux des citoyens des pays pauvres en quête d’une vie meilleure, un terrain favorable a été créé pour l’émergence des courants populistes tels que les mouvements nationalistes de droite et fascistes, qui croyaient avoir la solution pour protéger les citoyens des pertes causées par les marchés et les étrangers qui étaient à l’origine de divers problèmes sociaux et économiques. Des problèmes aggravés davantage suite à la période de dépression. Malgré les différences de politiques, de la stabilité et de processus démocratique, les idées populistes trouvent toujours un terrain favorable pour se propager, en raison d’un certain nombre d’indicateurs et de maillons faibles, exploités par l’extrême droite dans ses activités, la pandémie de Coronavirus a aidé à leur expansion et a tiré la sonnette d’alarme. Parmi ces facteurs on y retrouve:
La situation démographique et le vieillissement des sociétés : Depuis le début de la propagation de Coronavirus, les risques de décès se sont orientés vers les personnes âgées et les personnes atteintes de maladies chroniques, toutes deux constituent des caractéristiques des sociétés européennes. Bien que les risques de décès dus au Coronavirus augmentent chez les personnes âgées, les immigrés ont des familles nombreuses et jeunes, renforçant la théorie du « Grand Remplacement », qui considère que les peuples blancs européens sont régulièrement remplacés par des immigrés de l’extérieur du continent. Cela fait partie de leur foi exploitée pour la mobilisation et l’extension, selon l’étude préparée par l’Organisation du projet de prévention contre l’extrémisme, qui comprenait l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne, les États-Unis, la Suède et la Finlande, et la montée d’un nouveau mouvement d’extrême droite depuis 2014, « sans leader, transfrontalier, prédisant la fin du monde et recourant à la violence » et travaille à tisser des réseaux transnationaux avec d’autres activistes, notamment des Russes et des extrémistes des pays d’Europe de l’Est.
Les facteurs économiques et les immigrés : Les crises économiques traversées par les pays européens dans différentes périodes font partie des crises exploitées par la droite. Les pays européens qui se distinguent par leurs conditions économiques, sociales et politiques, et ils partagent la stagnation économique, et avec les différentes politiques menées par ces pays, tous ces pays ont enregistré une baisse de la croissance depuis les années 1970, que Ruchir Sharma identifie dans son livre « The Rise and Fall of Nations » (Naissance et déclin des nations), est due uniquement à la démographie. La plupart des pays occidentaux souffrent de faibles taux de fécondité et de taux de retraite élevés, et la capacité de travailler est compensée en faisant venir des expatriés de différents endroits et de cultures différentes, pour former les choses les plus gênantes, à cause desquelles les gens ne traitent pas seulement avec des choses abstraites mais plutôt face à face avec l’autre différent dans son apparence et sa langue, indépendamment de son degré d’intégration générale dans la société. Cela engendre la peur, le racisme et la haine envers l’étranger. Cette situation a été exploitée par certains pour promouvoir le terme « Coronaphobie » pour incarner l’état de peur de toutes les personnes avec des traits asiatiques, pas seulement les Chinois, en cultivant de nouveau la théorie antisémite en Allemagne, par exemple. Dans certaines manifestations, les élites juives ont été accusées de créer artificiellement le virus.
Cette donne a fait de l’extrémisme la menace numéro un pour la sécurité dans certains pays européens, tels que : l’Allemagne, après avoir enregistré au cours des deux dernières années de nombreuses attaques racistes et antisémites. De même pour l’Autriche puisque certaines manifestations sèment l’inquiétude à cause du passé du pays à l’époque nazie, ainsi que les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre qui se répètent chaque week-end depuis avril 2020. Le paysage général de la montée de l’extrémisme peut être appréhendé à partir de ce que les crises provoquent. La Première Guerre mondiale menait à la division du monde en deux camps, et la Seconde Guerre mondiale menait à la création de l’impérialisme, tandis que Coronavirus a montré un nouveau type d’impérialisme individuel et la diffusion du concept d’hospitalisation sélective / médecine politique.
Mais la peur et la violence ne se limitent pas à cet aspect sociopolitique instable, mais s’étendent aux structures primaires des sociétés qui se manifestent par :
La perte de l’équilibre, la violence domestique la page pliée
Le mécanisme de propagation de l’épidémie de Coronavirus a constitué un facteur déterminant dans l’augmentation des peurs et de la suspicion d’autrui d’être une source de contamination, et il a poussé les gens à se méfier de leur famille, à vivre dans l’obsession du danger de mort et l’incapacité à résister à la maladie, et il a créé une tension psychologique qui se répercute sur les autres de différentes manières. A cela s’ajoutent « le confinement obligatoire » et la perte d’emplois pour empêcher la propagation de l’épidémie. En effet, les individus ont perdu la situation de régularité et d’intégration dans un contexte social qui les représente comme un acquis de développement pendant cinq siècles, et malgré le rôle joué par les sites des réseaux sociaux comme alternative de communication ou en facilitant certaines actions, mais cela n’a pas empêché les risques et les affrontements au niveau des piliers fondamentaux de l’organisation humaine dans la famille. Ceci s’est manifesté plus clairement dans une affaire sociale familiale à savoir : la violence à l’égard des femmes.
C’est la « pandémie de l’ombre » la violence à l’égard des femmes qui n’a pas encore été guérie. Et l’un des maillons faibles de la société au niveau mondial que Coronavirus a pu pénétrer, avant l’émergence de la pandémie, la violence domestique était et est toujours la face cachée du terrorisme à l’intérieur des maisons et des espaces privés dans lesquels la violence est pratiquée sans contrôle et pour diverses raisons, car une femme sur trois a subi des violences physiques ou sexuelles, principalement de la part du partenaire intime. En 2019, il y avait 243 millions de filles et de femmes âgées de 15 à 49 ans ayant subi des violences sexuelles (et/ou physiques) de la part d’un partenaire intime.
Conclusion
Le monde n’a pas revu l’accélération du nombre de morts causé cette fois par Coronavirus depuis la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle la mort était le résultat d’un conflit violent, et aujourd’hui, face au déclenchement de nouveau du compteur de décès sans justifications claires, en conduisant à la propagation des attitudes diverses qui ont rendu la violence disponible et sans justification pour la pratique, cela a obligé les gouvernements à alléger le confinement avec des résultats désastreux causant des vagues successives de l’épidémie. Et il faut probablement beaucoup de temps pour comprendre l’ampleur de la catastrophe et produire des revues et des littératures dans ce sens, mais on pourra dire que le monde ne sera plus comme avant.