Les Jordaniens votent pour élire les membres de la Chambre des représentants lors d’élections où la domination des candidats tribaux et des membres du centre devrait se poursuivre. Ces élections sont organisées en vertu d’une nouvelle loi promulguée en janvier 2022, qui a fait passer le nombre de sièges de la Chambre des représentants de 130 à 138, 41 sièges étant attribués à des listes de partis. Trente-huit partis, dont le Front d’action islamique, le bras politique des Frères musulmans en Jordanie et le plus grand parti d’opposition, se disputeront ces sièges.
Sur les 11 millions d’habitants que compte la Jordanie, 5,1 millions sont inscrits sur les listes électorales et ont plus de 18 ans. Lors des élections, 1 623 candidats, dont 353 femmes, sont en lice pour les sièges à pourvoir dans 18 circonscriptions électorales. La Jordanie attribue dix sièges aux minorités, dont les chrétiens et d’autres minorités ethniques. Les autorités espèrent que le taux de participation sera plus élevé que lors des élections précédentes, qui avaient vu des gains limités pour les candidats indépendants et islamistes, laissant le conseil principalement entre les mains des membres tribaux et centristes et des partisans du gouvernement.
L’apathie croissante des électeurs suscite des inquiétudes, compte tenu des résultats décevants obtenus par le conseil au cours de nombreuses sessions précédentes. Cependant, les citoyens gardent l’espoir que les élections de cette année produiront un conseil capable de répondre à certaines de leurs aspirations. Ils ne demandent rien de plus que des membres qui s’acquittent avec efficacité des tâches qui leur sont confiées par la Constitution, en particulier le contrôle et la législation, au lieu de recourir à des discours grandiloquents ou de se contenter de critiquer ou de féliciter l’autorité exécutive. Ce document vise à explorer la trajectoire des élections parlementaires dans le contexte des changements en cours de la loi électorale, les principaux facteurs influençant les préférences des électeurs et les questions qui les préoccupent, dans l’espoir de trouver de véritables solutions au-delà des promesses dont ils se sont lassés.
Plusieurs questions occupent l’esprit des Jordaniens, avec une attention particulière de la part des candidats et des partis. L’économie est l’une des questions les plus discutées et les plus difficiles auxquelles le pays et la société sont confrontés. La Jordanie est confrontée à des défis économiques importants, notamment des taux de chômage élevés, en particulier chez les jeunes, ce qui exerce une pression considérable sur l’économie et les efforts du gouvernement pour créer de nouvelles opportunités d’emploi. L’économie jordanienne souffre également d’un ratio dette publique/PIB élevé. L’inflation et l’augmentation du coût de la vie sont des problèmes majeurs, car les citoyens doivent faire face à des dépenses accrues, ce qui réduit le pouvoir d’achat et exerce une pression supplémentaire sur les familles à faible revenu, entraînant l’érosion continue de la classe moyenne.
Les positions des candidats sur les questions régionales et internationales, notamment la cause palestinienne, ne peuvent être ignorées, ce qui en fait un élément important des programmes de la plupart, voire de la totalité, des candidats et des partis. Néanmoins, les programmes électoraux, y compris les promesses de services, d’emplois ou autres, ne sont souvent pas des facteurs décisifs dans la détermination des préférences des électeurs, notamment en raison d’une véritable crise de confiance dans les programmes proposés, soit parce qu’ils ne sont pas pratiques, soit parce qu’ils ne sont pas réalistes. On peut dire que le programme de certains partis, en particulier le plus important, le Front d’action islamique, attire les Jordaniens et joue un rôle dans le choix des électeurs, en particulier dans les villes, tout en obtenant également un soutien dans les villages, les zones rurales et le désert.
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