Trente manifestants irakiens ont été asphyxiés par les gaz lacrymogènes par les forces de sécurité irakiennes afin d’empêcher les manifestations à Bagdad et de disperser des manifestants dans une rue commerçante menant à la place Tahrir, dans le centre de la capitale.
L’escalade de la violence contre les manifestants exigeant le renversement du régime intervient après la conclusion d’un accord politique visant à maintenir les autorités actuelles au pouvoir, sur ordre de Qassim Soleimani, commandant de la force Qods, demandant aux forces de sécurité irakiennes de recourir à une force excessive pour mettre fin aux manifestations dans le pays.
Selon l’AFP, la rencontre entre Soleimani, Moqtada al-Sadr et Mohammed Reza al-Sisiati, le fils d’Ali al Sistani, a été pour résultat qu’Abdul Mahdi est restée en poste.
La source a confirmé que le seul parti qui a rejeté l’accord est la coalition « Victoire », dirigée par l’ancien Premier ministre Haider al-Abadi, qui estime que la seule solution à la crise est le départ d’Abdul Mahdi.
Les partis politiques ont convenu lors d’une réunion de la majorité des chefs de grands blocs d’adhérer à Adel Abdul Mahdi et au pouvoir en échange de réformes dans le domaine de la lutte contre la corruption et des amendements constitutionnels, ainsi que du soutien du gouvernement mettant fin aux manifestations par tous les moyens disponibles, cite l’AFP.
Les Irakiens tentent de manifester sur la route qui mène au pont La République, qui relie Tahrir à la Zone verte, où se trouvent plusieurs sièges gouvernementaux.
Les médias ont confirmé que des affrontements opposaient les forces de sécurité irakiennes et les manifestants depuis quatre jours sur quatre ponts de la capitale Bagdad, mais les forces de sécurité ont réussi à repousser les manifestants et à reprendre le contrôle de trois ponts, ainsi qu’à lever les barrières de béton situées sur le pont N° 3.
Pour sa part, le Premier ministre irakien Adel Abdul Mahdi a déclaré que les manifestations pacifiques qui se déroulent dans le pays constituent l’un des événements les plus importants en Irak depuis 2003.
Al-Mahdi a déclaré dans un communiqué que les manifestations « ont aidé et contribueront à faire pression sur les forces politiques, le gouvernement, les autorités législatives, exécutives et judiciaires pour qu’ils corrigent les erreurs et acceptent les changements.
Tout comme les manifestations sont un mouvement de retour aux droits naturels du peuple, la poursuite des manifestations devrait servir au retour à une vie normale dans laquelle les exigences sont satisfaites. »
Il a également souligné que le gouvernement et les autorités judiciaires continueraient à « enquêter sur les cas de martyrs et de blessés parmi les manifestants et les soldats, ils ne gardent pas des manifestants détenus, et traduiraient en justice quiconque serait trouvé coupable d’infractions pénales et engageraient des poursuites contre quiconque ferait une agression, une enlevé ou une détention hors du cadre de la loi et des autorités judiciaires. »
Mais il convient de mentionner que le bureau d’Abdul Mahdi a également publié une déclaration, soulignant que « les manifestations étaient accompagnées d’actes criminels et terroristes et étaient clairement visibles, afin de porter atteinte au prestige de l’État et d’affaiblir ses capacités, ainsi que de viser le peuple irakien et la sécurité. »
Il a reconnu que « le crime d’empêcher des employés de l’État d’exercer leurs fonctions est puni d’un emprisonnement maximal de trois ans », tandis que « le délit de sabotage, démolition, destruction ou occupation de bâtiments publics ou de biens attribués à des les départements, les installations publiques ou les installations gouvernementales, y compris les transports et les ponts, seront passibles de sanctions sévères. »
Il a également exigé l’emprisonnement à vie ou l’emprisonnement temporaire pour le « crime d’incendie de maisons innocentes et des quartiers généraux des forces de sécurité et des milieux officiels et semi-officiels », alors qu’il a déclaré que « la peine encourue pour le crime de menacer de perpétrer un crime contre des citoyens innocents et forces de sécurité, emprisonnement maximal de sept ans ».
Et que « le crime d’agression, de blessure ou de violence à l’encontre de citoyens innocents et des forces de sécurité, passible d’une peine d’emprisonnement pour une période maximale d’un an ».
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