Des avions non identifiés ont lancé des raids contre des cibles et des sites iraniens dans la région d’Al-Boukamal, à l’est de la Syrie, près de la frontière irakienne. Cette attaque est la deuxième du genre au cours du dernier mois (septembre). Elle fait suite à une frappe israélienne qui a tué 18 personnes, dont plusieurs Iraniens et des miliciens pro-iraniens, dans la même zone, rapporte l’observatoire syrien de droits de l’Homme (OSDH).
Les services de renseignement israéliens avaient diffusé au début du mois des images satellites révélant des mouvements de miliciens pro-iraniens sur le site qui a été attaqué aujourd’hui, dans la ville syrienne d’Al-Boukamal.
Les images diffusées ont révélé des usines iraniennes d’assemblage de missiles.
Dès le début de la révolution syrienne, en 2011, Israël a proclamé des lignes rouges à ne pas dépasser, dont l’interdiction de livrer des missiles balistiques et des armes chimiques au Hezbollah. Après l’intervention de Téhéran en Syrie, Israël a ajouté de nouvelles lignes rouges, dont l’interdiction d’installer des bases militaires iraniennes à proximité du Golan. Il a aussi promis d’empêcher la construction d’usines iraniennes de fabrication d’armes de précision en Syrie et au Liban, surtout depuis la livraison de missiles de moyenne portée aux milices Aihashed Al Shabi. « Ces milices ont désormais la capacité d’atteindre des sites éloignés sur renseignements », a affirmé Fayez Al Doyri, expert auprès de l’Observatoire des médias du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.
Al Doyri estime qu’Israël vise les groupes locaux pro-Iraniens et qu’aucun affrontement direct n’aura lieu avec l’Iran, la priorité de l’Etat hébreu étant d’empêcher le Hezbollah d’avoir des missiles sol-air.
Au début du mois, Israël a déclaré avoir recherché et découvert des usines d’armes et des stockages de pièces de missiles prêts à être assemblés dans la région de la Bekaa au Liban.
Le porte-parole de l’armée israélienne a affirmé que le service de renseignements israélien avait découvert un site secret du Hezbollah dans la Bekaa et avait suivi les mouvements de miliciens pro-iraniens. Les services israéliens en ont déduit que ces miliciens avaient transféré des armes depuis des dépôts secrets et les avaient cachées dans des bâtiments civils de la capitale libanaise, Beyrouth.
Le porte-parole de l’armée israélienne a ajouté que les milices libanaises chiites du Hezbollah disposaient de sites de production de moteurs et d’ogives de missiles d’une précision de tir de 10 mètres, qui ont été installés près de la ville de Nabi Sheet dans la province libanaise de Baalbek – Hermel.
Début septembre, via la chaîne de télévision américaine Fox News, Tel Aviv a également diffusé des images révélant des sites secrets ouverts par Téhéran à la frontière syro-irakienne.
Selon des observateurs, cette manœuvre est considérée comme un message fort adressé par Israël à l’Iran et à ses milices pour dire : « Nous, les Israéliens, sommes capables de vous surveiller de près et connaissons les détails de vos activités. Arrêtez d’entreposer et de fabriquer des armes que nous ne voulons pas voir ici. »
Les images diffusées par Fox News montrent un nouveau complexe militaire iranien de stockage d’armes, près du poste frontière d’Al Kaem, entre l’Irak et la Syrie. Les images montrent ainsi avec précision 10 blocs de béton, répartis en deux groupes de 5 blocs. Tout cela signifie qu’Israël est au courant des plans et des mouvements iraniens et qu’il est capable de mener des attaques destructrices.
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