Dans un communiqué conjoint, 22 associations tunisiennes ont condamné le fait de continuer à « inciter des pays étrangers à s’ingérer dans les affaires tunisiennes et l’intensification des agressions contre les journalistes », en accusant le mouvement Ennahdha d’essayer d’induire en erreur l’opinion publique.
Les associations tunisiennes ont indiqué dans leur communiqué conjoint que : « Les associations tunisiennes soussignées condamnent fermement la persistance d’un certain nombre de partis et de personnalités politiques, dont le dernier était l’ancien président Moncef Marzouki, lors d’une manifestation dans la capitale française le 9 octobre, d’inciter des pays étrangers à s’ingérer dans les affaires de la Tunisie et à violer sa souveraineté, en raison de ce qu’ils ont qualifié d’un « coup d’État » du président Kaïs Saïed contre la Constitution et de « son intention de s’accaparer à lui tout sel les pleins pouvoirs ». « Là, il convient de rappeler les campagnes menées, et que le mouvement Ennahdha et ses alliés mènent encore, pour tromper et inciter l’opinion publique mondiale, particulièrement le Congrès et l’administration américaine contre la Tunisie ».
Le communiqué a ajouté : « elles (les associations) mettent en garde contre le danger de ces incitations, et qu’elles les considèrent comme une honte pour ces hommes politiques, dont un certain nombre participaient au pouvoir depuis fin 2011, une participation caractérisée par la valorisation de leurs intérêts partisans et personnels, la détérioration de la situation politique, économique et sociale, l’expansion de la corruption, et la division des Tunisiens d’une manière sans précédent depuis l’Indépendance. Et elles s’étonnent de leur insistance à suivre le modèle de nombreux politiciens dans le monde, en particulier en Afrique et dans la région arabe, qui, dans le passé, demandaient l’aide des pays européens et américains pour intimider leurs opposants. Mais leurs pays n’ont rien gagné que de perdre leur souveraineté et l’occupation de leurs terres, ainsi que plus de la violence et de conflits sanglants, et la régression à tous les domaines ».
Le communiqué a poursuivi : « Les associations soussignées indiquent à cet égard qu’elles distinguent entre le droit de toute Tunisienne et Tunisien d’utiliser les mécanismes de plainte et de griefs autorisés par les conventions internationales et régionales relatives aux droits de l’Homme – ratifiées par l’Etat tunisien – et entre le fait de faire appel aux puissances étrangères à intervenir directement comme ces parties l’ont fait toujours.
Les associations ont également affirmé dans leur communiqué qu’elles : « condamnent les agressions odieuses contre certains journalistes, en particulier ceux appartenant à la télévision nationale, et les graves menaces contre leur sécurité, commises et lancées – au vu et au su des députés gelés du mouvement Ennahdha et ses alliés – ayant participé à la manifestation contre le président Saïed condamnant la suspension de certains chapitres de la Constitution, organisée le 10 octobre à l’Avenue Bourguiba dans la capitale.
Les associations ont considéré que « ces agressions et menaces, notamment contre ceux travaillant dans les médias publics, et qui n’ont pas cessé depuis 2012, sont des preuves irréfutables de l’indifférence des agresseurs des journalistes, et les dirigeants de leurs partis, de la liberté de la presse protégée par la Constitution de 2014, en continuant à attiser la haine contre les médias soucieux de respecter les règles de la profession du journalisme et de son éthique ».