La plupart des grandes villes à l’ouest, à l’est et au sud de la Libye enregistrent des manifestations appelant au départ de toutes les institutions politiques actuelles et à l’organisation des élections sans plus tarder.
Les Nations Unies déploient de leur côté des efforts afin de parvenir à un consensus libyen sur une base constitutionnelle selon laquelle des élections parlementaires et présidentielles auront lieu, notamment avec les appréhensions que le pays replonge dans une guerre civile en raison de la présence de deux gouvernements en conflit, et à cause du retard de déterminer une date précise pour les élections. D’ailleurs, de nombreux habitants et des notables du sud de la Libye, qui soutiennent Saïf al-Islam Kadhafi, fils du dirigeant libyen disparu, Mouammar Kadhafi, ont exprimé dans une vidéo qu’ils ont publiée leur intention de former un autre gouvernement qui s’occuperait de satisfaire leurs besoins et les demandes de leur région, à l’instar des deux régions de l’est et de l’ouest.
Malgré la situation marquée par les hostilités et de conflits politiques internes dans laquelle s’enlise le pays, les Libyens et la communauté internationale ont de grands espoirs que les élections présidentielles libyennes pourraient mettre un terme à la guerre et aux divisions dans le pays depuis la révolution du 17 février 2011 ayant renversé le leader disparu, Mouammar Kadhafi. Ce seront les premières élections présidentielles de l’histoire de la Libye. 98 candidats ont présenté leur candidature pour y participer et un second tour aura lieu si aucun candidat ne recueille plus de 50 % des voix au premier tour.
Saif al-Islam Kadhafi et le retour de « l’unité perdue »
L’un des principaux candidats aux élections, dont sa candidature a surpris la communauté politique libyenne et internationale et a suscité une grande polémique, est Saif Al-Islam Kadhafi, fils du colonel Mouammar Kadhafi. Les Libyens qui sont encore fidèles à Kadhafi, le père, considèrent Saïf al-Islam comme un nouveau symbole de « l’unité du pays ». Et il pourrait le diriger comme son père. Et Saif al-Islam Kadhafi n’a pas de parti politique. En revanche, il jouit d’une grande popularité parmi les nostalgiques au passé et auprès de certains anciens responsables de la Jamahiriya libyenne, outre les clans et les tribus qui sont encore fidèles à la famille Kadhafi.
Saif al-Islam al-Kadhafi, 50 ans, a présenté sa candidature le 14 novembre mais il a été exclu de la liste des candidats en raison de décisions de justice qui le condamnent. Mais il est rapidement revenu dans la course suite à une décision de justice rendue le 2 décembre.
Il est à rappeler que Saif al-Islam est titulaire d’un doctorat en philosophie de la London School of Economics and Political Science. Il était l’un des principaux piliers du régime de son père et un héritier potentiel du trône à l’époque. Un groupe armé l’a arrêté en novembre 2011 dans la région de Zentan lors de la révolution, quelques jours après la mort de son père.
Puis, il a été condamné à mort par peloton d’exécution en Libye en 2015 par contumace, pour son rôle dans la répression de la révolution contre son père. Il a longtemps disparu et est resté caché même après l’annonce de sa libération en 2017, selon la loi controversée « d’amnistie générale » promulguée par le parlement libyen. Il était recherché par la Cour pénale internationale pour son implication dans des crimes de guerre pour réprimer la révolution. Et le mandat d’arrêt international émis contre lui est toujours en vigueur.
Il s’est présenté pour ces élections en tant que le successeur de son père, Mouammar Kadhafi, où il est apparu le jour de la présentation de sa candidature portant l’abaya et le turban marron. C’est la tenue que son père portait toujours.
Il croit que son retour pourrait restaurer « l’unité perdue » dans le pays, selon ses déclarations au magazine New York Times en juillet dernier.
Dans le cadre de sa quête des meilleurs moyens par Saïf al-Islam Kadhafi les plus sûrs pour son succès aux élections, il a prié sur les services de l’homme d’affaires franco-algérien avec ses relations solides et influentes, Al-Tayeb Ben Abdel Rahman, en le nommant son conseiller pour défendre ses intérêts et soutenir son apparition sur la scène politique et médiatique. Qui est donc l’artisan du retour de Saïf al-Islam Kadhafi sur le devant de la scène politique libyenne ?
L’artisan du retour de Saïf al-Islam Kadhafi
Al-Tayeb Ben Abdel Rahman né à Paris est toujours présent dans la Tribune présidentielle du Paris Saint-Germain au Parc des Princes. Et il est surtout connu pour être proche des anciennes ministres Yamina Benguigui et Rachida Dati.
Les données disponibles indiquent que Al-Tayeb bEn Abdel Rahman est l’homme d’affaires qui a précédemment investi au Qatar et ses actions se sont bonifiées pour la première fois dans le domaine de la logistique, du transport terrestre et de la construction au sein du groupe guinéen « F2B », auquel il a lié depuis son plus jeune âge, où il a traversé le monde de la politique et de ses coulisses et des lobbyistes dans les hôtels parisiens avec l’aide de l’ancien ambassadeur en Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema. Ben Abdel Rahman était en contact avec la famille Kadhafi pendant des années et il est le porte-parole de Saif al-Islam en Europe et en Afrique
Certains rapports ont affirmé que Ben Abdel Rahman était l’architecte de la rencontre qui a eu lieu le 26 juillet dernier dans la capitale congolaise entre le chef du Conseil présidentiel libyen, Mohamed El Menfi, et Denis Sassou Nguesso, président du Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye.
Concernant les étapes de l’ascension de Al-Tayeb Ben Abdel Rahman, qui était proche de l’ancien opposant franco-guinéen Ibrahim Sorel Keita, les données indiquent qu’il a fondé le « Geopolitical Club » en 2016, un groupe de réflexion dédié aux questions géopolitiques et stratégiques qui lui a permis d’établir de nouvelles relations, et qui coopérait avec le Centre d’études stratégiques, un groupement de think tanks européens fortement impliqué dans les institutions européennes, ainsi qu’au sein de l’écosystème économique et stratégique.
Des parlementaires, des diplomates et des hommes politiques, comme l’ancien ambassadeur à Riyad et Doha, Bertrand Besancenot, l’ancien Premier ministre guinéen Lansana Kouyaté, et Ghaleb Bencheikh, président de la « Fondation de l’islam de France », participent aux congrès organisés par Ben Abdel Rahman, qui créé un centre de réflexion et de dialogue pour la coexistence des civilisations.
Celui ayant des origines algériennes, Al-Tayeb Ben Abdel Rahman, assume désormais le rôle de porte-parole de Saïf al-Islam en Europe et en Afrique, et il place la question libyenne au centre de ses préoccupations.
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